Il existe de nombreux jeunes entrepreneurs sur le continent qui désirent se lancer dans des projets privés. Entreprendre devient un rêve qu’on peine parfois à réaliser. La plupart de ces potentiels entrepreneurs évoquent « l’insuffisance de capital pour démarrer leurs activités ». En plus, les banques ne prêtent pas toujours et « les taux d’intérêt sont trop élevés », expliquent-ils.
Les histoires de réussites existent pourtant. L’absence de capital, apport important pour la réussite d’une entreprise, n’est pas considérée par certains comme une excuse. De grands entrepreneurs africains continuent de faire prospérer leurs entreprises alors qu’ils avaient démarré sans grand soutien. Afrotribune vous présente dix d’entre eux.
Aliko Dangote
Le Nigérian est actuellement l’homme le plus riche d’Afrique. Il vaut près de 18,3 milliards de dollars et est un modèle pour les entrepreneurs du continent. Alors que ses intérêts commerciaux s’étendent actuellement à travers l’Afrique, la fortune impressionnante de Dangote a été construite à partir de très modestes débuts. Il a commencé son activité en 1978 avec 500 000 nairas empruntés à son grand-père. Il a remboursé le prêt en seulement six mois.
Au cours des premières années, Dangote s’est concentré sur l’importation de produits non transformés, notamment du riz, du poisson congelé, du sucre et des aliments pour bébés au Nigeria. Aujourd’hui, ses intérêts commerciaux se sont étendus à la production locale de ciment, de sel, de farine et, très récemment, de raffinage du pétrole. Son expansion agressive et ses efforts de diversification ont conduit à d’énormes investissements au Nigeria, au Bénin, au Cameroun, au Ghana, en Afrique du Sud, au Togo, en Tanzanie et en Zambie.
Fomba Trawally
Il n’avait pas grand-chose. Mais Fomba Trawally a décidé de réussir. En 1989 lorsqu’il quitte son pays le Libéria victime d’une guerre civile il fait le choix de se réfugier en Gambie. Deux ans après, il retourne au Libéria où il démarre avec 200 dollars US des activités de vente de pantoufles en caoutchouc. Cet investissement initial dans les pantoufles en caoutchouc a fait des retours rapides et l’entreprise a augmenté régulièrement.
En 2005, cet entrepreneur multimillionnaire autodidacte possédait trois magasins de détail à Monrovia, vendant des articles tels que des produits en papier et des cosmétiques importés du monde entier. Il y a sept ans, Fomba Trawally a fait la transition d’un importateur à un fabricant. Il a créé National Toiletries Incorporated, la première entreprise de fabrication de papier et de produits de toilette au Liberia. Depuis, les ventes annuelles de ses usines ont franchi la barre du million de dollars et il prévoit bientôt doubler sa capacité de production.
Bethléhem Tilahun Alemu
Née à Addis-Abeba, Bethlehem Alemu a grandi dans une banlieue de la capitale éthiopienne. Son entreprise — SoleRebels — est l’une des marques de chaussures africaines les plus populaires et les plus dynamiques au monde. Sa collection de chaussures écologiques fabriquées à partir de matériaux recyclés a été vendue dans plus de 50 pays à travers le monde, notamment aux États-Unis, au Canada, au Japon et en Suisse.
En 2004, c’est avec un capital de 10 000 dollars US recueilli auprès de ses proches qu’il a lancé son entreprise. Plus de dix ans après, SoleRebels génère des revenus annuels de plus de 1 million de dollars. Bethlehem Alemu est une femme active. Celle que le magazine Forbes a décrit comme « l’une des femmes les plus puissantes au monde » est également la fondatrice de Republic of Leather, une entreprise qui commercialise des produits en cuir de luxe comme des sacs, des ceintures et d’autres accessoires en cuir non-chaussures.
Jason Njoku
Jason Njoku est le cofondateur et PDG d’IrokoTV, une plateforme de divertissement mobile et de télévision sur Internet qui est particulièrement populaire pour son impressionnant catalogue de films africains « Nollywood ».
La croissance de cette activité a été très remarquable. À ce jour, IrokoTV a attiré jusqu’à 40 millions de dollars en financement d’investissement auprès d’investisseurs étrangers. Ce Nigérian a pourtant rencontré plusieurs difficultés avant de lancer son entreprise. Après quelques tentatives infructueuses dans des entreprises précédentes au Royaume-Uni, Jason est retourné au Nigeria en 2010 pour établir des relations locales et acheter des droits de contenu pour sa nouvelle entreprise, IrokoTV.
Adii Pienaar
Adii Pienaar est cofondateur de WooThemes, une société de technologie basée en Afrique du Sud qui a été rachetée par Automattic, un géant américain de la technologie en ligne, pour 30 millions de dollars.
Le jeune entrepreneur sud-africain a lancé WooThemes en 2008, à l’âge de 23 ans alors qu’il était encore à l’université. Adii travaillait à temps partiel en tant que pigiste en ligne et consultant sur le côté alors qu’il continuait à travailler sur WooThemes, en utilisant ses économies et ses revenus à l’époque pour soutenir l’entreprise.
Patrick Ngowi
C’est à 19 ans que Patrick Ngowi s’est lancé dans les affaires. Ce Tanzanien vendait des à l’époque des téléphones mobiles fabriqués en Chine. A ce jour, il possède l’une des sociétés d’énergie solaire les plus prospères d’Afrique de l’Est — Helvetic Solar Contractors. L’entrepreneur a lancé sa société grâce à un prêt de 1800 dollars US contracté chez ses proches qui l’ont d’ailleurs aidé à partir en Chine. Il y a quatre ans, le chiffre d’affaires de son entreprise dépassait les 5 millions de dollars et l’entreprise était évaluée (en 2014) par KPMG East Africa à 15 millions de dollars.
Présenté par Forbes comme l’un des « 10 jeunes millionnaires africains à suivre », Patrick Ngowi a également créé sa fondation Lumière pour la vie qui s’investit dans la fourniture d’énergie renouvelable aux communautés. Son entreprise Helvetic Solar Contractors a déjà installé plus de 6 000 petits systèmes solaires sur les toits en Tanzanie et dans d’autres pays d’Afrique de l’Est, dont le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
Anna Phosa
Anna Phosa est l’un des éleveurs de porcs les plus prospères d’Afrique. Elle est souvent qualifiée de « fermière porcine célèbre ». Cette Sud-africaine a décidé en 2004 de construire sa ferme porcine à Soweto après avoir visité celle d’une de ses amies. C’est avec 100 dollars US et 4 petits cochons qu’elle a démarré ses activités.
En 2008, Anna Phosa a été engagée par Pick « n Pay, la chaîne de supermarchés sud-africaine, pour approvisionner ses magasins avec 10 porcs par semaine. La demande a rapidement augmenté à 20 porcs par semaine. En 2010, elle a signé un énorme contrat avec Pick’n Pay pour fournir 100 porcs au cours des cinq prochaines années dans le cadre d’une entente de 25 millions de Rand, soit près de 2,5 millions de dollars. Avec un contrat en main, l’entrepreneure a reçu des fonds de la banque ABSA et de l’USAID pour acheter une propriété agricole de 350 hectares. Elle emploie à ce jour une vingtaine de personnes qui élèvent près de 4000 porcs.
Fred Deegbe
Fred Deegbe est le cerveau derrière Heel The World, une marque de chaussures de luxe entièrement fabriquée à la main par des artisans qualifiés au Ghana. En 2011, ce Ghanéen a décidé de quitter son emploi de banque pour fonder son enteprise. C’est avec ses économies réalisées grâce à son travail bancaire et à l’aide de son partenaire commercial, Vijay Manu qu’il a acheté des machines à chaussures et de l’équipement et embauché le premier groupe de travailleurs.
Aujourd’hui, Heel The World propose une gamme impressionnante de chaussures — des chaussures Richelieu rétro aux mocassins élégants, en passant par les pantoufles élégantes et les Oxford accrocheurs.
Desmond Mabuza
Desmond Mabuza est le premier noir en Afrique du Sud à posséder et exploiter avec succès une entreprise de restauration gastronomique qui sert les riches et célèbres personnes de son pays. Né et élevé dans un quartier pauvre de Soweto, et formé en tant qu’ingénieur civil aux États-Unis, Desmond est retourné en Afrique du Sud avant la fin de l’ère de l’apartheid pour créer une petite entreprise de génie civil.
Après quelques années, il a abandonné sa pratique de l’ingénierie et a investi l’argent qu’il avait fait dans le secteur de la restauration gastronomique. Il a ouvert son premier restaurant en 2001 (à l’âge de 28 ans) et possède actuellement deux restaurants remarquablement rentables et bien gérés — Signature et Wall Street — tous deux situés à Johannesburg. Il a également ouvert en 2014 un restaurant (Signature) à Abuja et envisage s’installer dans d’autres pays sur le continent.
Lorna Rutto
En 2010, la Kenyane Lorna Rutto a quitté son emploi bancaire pour démarrer une activité de recyclage des déchets. Son entreprise, EcoPost, collecte et recycle les déchets plastiques en poteaux esthétiques, durables et respectueux de l’environnement, un matériau alternatif au bois. Grâce à ces efforts, elle a énormément contribué à la conservation des forêts, emploie des centaines de Kenyans et devrait créer 100 000 nouveaux postes au cours des 15 prochaines années.
Son activité et ses réalisations remarquables ont reçu l’appui financier des ONG internationales et locales. En 2010, elle a remporté un prix SEED de 6 000 $ qui a servi de capital de démarrage pour son entreprise. La même année, elle a reçu un prix de 12 700 dollars de la part de la Fondation Enablis Energy Globe-Safaricom. Elle a également remporté un concours de plan d’affaires organisé par Cartier Women’s Initiative et a reçu un prix de près de 12 000 $. EcoPost a attiré un investissement en capital de la Blue Haven Initiative et de la Fondation Opus pour un montant de 495 000 USD. Son entreprise s’est surtout dotée d’une grande usine de fabrication équipée de machines de recyclage de pointe.
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